La peurAlors l'enfant métisse, le plus pauvre qui danseOuvre ses yeux dorés et mesure la ***tanceQui sépare le balcon du serpent pailletéLes masques grimaçant des têtes pommadéesLa peur porte le ton vissé à son poignetCe batteur d'un couteau qui se débrouilleL'acier ***cret comme un indiqueTe ramène au bercail quand parfois tu la quittesPour affronter la mort qui est sa soeur de l'enfantLa peur a un visa ancré sur le futurElle s'insinue en toi comme de la poudre pureElle perce tes poumons d'une lame de ferEt épaissit le sang qui bat dans tes artèresElle rive au quotidien des milliers d'albatrosAux ailes de poulet gavées de poudre d'osAux gestes étriqués aux cerveaux-estomacsQui trottinent sur le bitume de l'au-delàL'avenir est un chien crevé sous un meubleSentir, c'est pas tout seulC'est pas tout noir, c'est pas tout blancSe dire qu'il n'y a pas que les bons et les méchantsSavoir, c'est pas tout blanc, c'est pas tout noirLa peur tire tes volets vers les 8h du soirEt renforce tes gonds et ferme tes couloirsPour le silence humide où la télé allumeSon oeil unique au reflet bleuté dans la brumeElle te ferme la gueule quand on te remerciePour service rendu, travail, famille, patrieElle te glace le ventre quand on te licencieEt que tu restes nu, chômage, cellule, partiL'avenir est un chien crevé sous un meubleSentir, c'est pas tout noir, c'est pas tout blancSe dire qu'il n'y a pas que les bons et les méchantsSavoir, c'est pas tout blanc, c'est pas tout noirLa peur gagne de cuir et s'écrine au futurMais vent s'est barbelé au mètre sur mesureNe *** pas je t'aime quand elle te déshabilleTu la baises quand même, tu la baises quand mêmeJuste derrière la grilleElle réduit au confort tes désirs d'aventureEt taxe tes envies de passion et d'air purC'est l'indice d'écoute branché sur le cerveauC'est 1933, en place pour le showL'avenir est un chien crevé sous un meubleSentir, c'est pas tout noir, c'est pas tout blancSe dire qu'il n'y a pas que les bons et les méchantsSavoir, c'est pas tout blanc, c'est pas tout noirLa peur c'est le corbeau penché sur le devoirC'est du papier-monnaie contre tout désespoirC'est de la dérision face à la misère de l'espritC'est de la misère noireC'est depuis le début, le chantage du pouvoir